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samedi 19 mai 2012

Pointe-Noire: une jeune congolaise de 90 ans

(résumé d'un article paru dans Jeune Afrique)

Dans quelle métropole africaine peut-on trouver des restaurants éthiopiens, français, chinois, libanais, italiens ? Où croise-t-on des Chinois raffolant de feuilles de manioc, de Ngok' (la bière locale) et trinquant sans chichi avec les mundélés (le surnom des Blancs) ? Une ville sans monument ni musée ? 

Ce lieu cosmopolite où la mer rugit sans cesse, c'est Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Une cité  riche de la diversité, du dynamisme et de la propension à rêver de ceux qu'attire l'océan... ou l'odeur du pétrole. Pourtant, l'or noir puisé dans les entrailles de l'Atlantique est loin, très loin d'avoir transformé la ville-département en petit émirat. N'empêche, le secteur pétrolier constitue le premier employeur de la cité et le premier contributeur au PIB du pays.


Pointe noire a ainsi bien grandi depuis sa naissance, le 11 mai 1922. Dopée par ses activités pétrolières et réputée pour sa douceur océane, la capitale économique du Congo a vu sa population décupler depuis les années 1960. 

Malgré sa bonne fortune, elle peine aujourd'hui à être une cité où il fait bon vivre pour tout le monde. 
En matière économique, si les entreprises sont nombreuses, le poids de l'informel reste important. 
Le secteur touristique est loin d'être organisé, alors que la cité balnéaire et ses environs disposent de nombreux atouts - hôtels, restaurants, sites naturels. 
Plus étonnant encore, Pointe-Noire compte de bons établissements scolaires jusqu'au secondaire mais, au-delà, ne dispose que de la seule École supérieure de technologie du littoral, fondée par des particuliers. 
Pas d'université ni de centre spécialisé où former la jeunesse, principal atout de la ville, à des métiers en rapport avec les activités locales.

Malgré la manne pétrolière, Pointe-Noire donne l'impression d'être démunie. Son développement économique et social serait sans aucun doute décuplé si les pouvoirs publics, dans le cadre de la redistribution des ressources, lui donnaient ne serait-ce qu'un tout petit peu plus de moyens.